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  • marlenepineau

Nouveaux programmes et nouvelles épreuves

Questions des enseignants à l’Inspection de lettres (et réponses) dans l' académie de Grenoble (septembre 2019)

Concernant les lectures cursives :

1-« En 1ère, pour la séquence sur la littérature d'idées, l'intitulé précise "du XVIème au XVIIIème siècle". Or les explications stipulent bien que l'objectif de cette séquence est de "faire dialoguer textes anciens et contemporains”. Cela signifie-t-il que si les textes du parcours s'inscrivent bien entre le XVIème et le XVIIIème, nous pouvons proposer une anthologie du XXIème siècle en lecture cursive?

2- la lecture cursive pour l'objet "littérature d'idées" en 1ère techno peut-elle appartenir au XXème siècle ou doit-elle relever seulement du cadre de l'objet d'étude XVI-XVIII? peut-on choisir par exemple Matin Brun ? ou la BD du XXème de Bourgeon Les passagers du Vent qui évoque le XVIIIè ?

3- Les lectures cursives doivent-elles se borner aux siècles de l'objet d'étude?

4- Est-il possible en première de proposer plusieurs lectures cursives au choix pour les élèves pour un même objet d'étude ? Dans ce cas, les examinateurs de l’épreuve orale de l’EAF ne pourraient pas toujours bien connaître les œuvres présentées par les élèves lors de la deuxième partie de l’épreuve, étant donné le nombre d’œuvres proposées.

Réponse groupée : La lecture cursive sert à élargir la culture/réflexion des élèves et peut donc être choisie en dehors des limites chronologiques des OE. Elles doivent simplement « appartenir à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme ». Les anthologies sont possibles, les BD aussi… à vous de faire le choix le plus judicieux en fonction de votre connaissance de vos élèves. Pour l’OE « Littérature d’idées » les textes du parcours ont, eux, les mêmes limites que l’OE : du XVIème au XVIIIème. Rien n’interdit évidemment de proposer plusieurs lectures cursives au choix des élèves pour un même objet d’étude, ce qui permet souvent de s’adapter à différents profils de lecteur. Nous avons que les professeurs préfèrent interroger sur des œuvres qu’ils connaissent mais c’est avant tout la capacité de l’élève à défendre son choix, à présenter l’œuvre qui est évaluée ; la connaissance de celle-ci est bien évidemment nécessaire, mais non pas avec une précision « universitaire ».

Concernant la mise en œuvre en classe :

1-Pouvons-nous mêler dans une même séquence l'étude de l’œuvre intégrale et celle du parcours associé ou faut-il les dissocier?

Réponse : Œuvre et parcours sont dits « associés » donc liés. Le programme dit bien que « à l’intérieur du cadre des 4 objets d’étude le professeur organise librement son enseignement de manière à faire acquérir aux élèves une bonne maîtrise des œuvres et des parcours au programme ». Vous êtes donc libre de faire les choses comme vous le souhaitez, au croisement de ce qui est le mieux pour vous et pour vos élèves (cela demande parfois d’élargir les visions, d’alterner les modes d’analyse, parfois au contraire une vision concentrée et la répétition d’un mode de travail sont utiles) et sans oublier que c’est une année « zéro » : vos manières de faire sont à inventer, il faut s’en donner le droit.

2 - Le carnet de lecture : je pense l'utiliser comme support de travail des œuvres (pendant la lecture quand l'œuvre est longue / après la lecture, pour s'en approprier certains aspects). Sur mon futur descriptif, je peux donc le mentionner comme document à présenter par le candidat (dans le cadre des parcours culturels, activités écrites...) ?

Réponse : Mentionner le travail qui a été mené ainsi sera important. Attention cependant : le professeur pourra s’intéresser au carnet de lecteur mais ne pourra pas, a priori, le demander. Ce n’est pas un support qui pourra être utilisé, notamment parce que par définition ce carnet comprendra des notes de lectures, résumés etc et qu’on voit mal comment un élève pourra le sortir en examen. Il faudra donc entraîner l’élève à en parler. Vous pouvez aussi du coup cibler sur le descriptif ce qui a été travaillé (ex : « le candidat peut évoquer son carnet de lecture et dire ce qu’il lui a apporté lors de sa lecture »). S’il en parle, cela sera uniquement pendant l’entretien en lien avec la lecture cursive évoquée… le carnet sera bien un outil de travail plus qu’une production « scolarisée ». Un bel outil d’ailleurs.

Concernant l’étude de la langue

1 - Au sujet de la grammaire : nous souhaiterions savoir s’il y avait une grammaire de référence pour connaître quelle nomenclature utiliser avec les élèves. La GMF, le Grevisse, Denis/Sancier, etc. : toutes ces grammaires reconnues emploient des termes différents. Nous pouvons nous concerter au sein de l’établissement pour harmoniser nos références, mais le jour du bac cela risque de poser certains problèmes.

Réponse : Une “nomenclature officielle” a été élaborée mais nous attendons sa parution officielle. Elle ne démarque aucune des grammaires universitaires ou usuelles les plus couramment utilisées. A défaut et en attendant, la Grammaire méthodique du français de Martin Riegel et alii reste en vigueur pour les enseignants passant les concours.

2- Qu'en est-il des questions de langue qui sont au programme de seconde pour les élèves de première qui passeront le bac cette année ? Pourront-ils être interrogés sur celles-ci alors qu'ils ne les ont pas abordées en seconde ?

Réponse : La note de cadrage sur les examens (BO n° 17 du 25 avril 2019) indique que la question de langue “ vise l'analyse syntaxique d'une courte phrase ou d'une partie de phrase”. Il semble donc que, même sans avoir suivi le nouveau programme de Seconde et à condition que les savoirs antérieurs des élèves aient été réactivés sur l'année de Première, ils puissent faire face à la grande majorité des analyses syntaxiques. Ne pas oublier, non plus, que ceux qui interrogeront cette année à l’EAF sont aussi ceux qui ont cette année ces élèves : connaissant la réalité de la préparation des élèves, on voit mal comment, le jour de l’examen, ils chercheraient dans toutes les phrases possibles du texte les plus difficiles à analyser parce que faisant appel aux notions les plus fines, difficiles et rares de la langue.

Sur l’écrit :

1- En 1 techno : comment formuler des sujets d'essai qui puissent être traités en s'appuyant sur les 3 OI proposées ? Est-ce qu'il n'y aura bien qu'un sujet contraction/ essai et que les élèves devront s'appuyer sur le parcours et l'OI choisi par le prof pendant l'année (à savoir 3 options)?

Réponse : Il est précisé par les textes officiel qu’il y aura bien pour les séries générales 3 sujets de dissertation (un par œuvre proposée par le programme : « le candidat choisi un des trois sujets, chacun étant en rapport avec l’une des œuvres »). Cette précision n’existe pas pour les 1ères technologiques : « le sujet de l’essai porte sur le thème ou la question que le texte partage avec l’œuvre et le parcours étudiés » « pour développer son argumentation, le candidat s’appuie sur sa connaissance de l’œuvre et des textes étudiés dans l’année ». Il y aura cependant bien 3 sujets correspondant aux trois œuvres possibles, cela a été confirmé. Autant pour les premières générales la dissertation est un sujet intimement lié à la réflexion sur une œuvre, autant pour les séries technologiques l’épreuve met l’accent sur la compréhension et l’argumentation « larges ». Le sujet d’essai permet de réfléchir en prenant appui sur le texte donné à résumer, sur l’œuvre et le parcours : l’entrée ne peut être que thématique et large, les élèves utilisant les références évoquées comme un corpus permettant de répondre à une question.

2 - Au sujet de la dissertation : les consignes officielles s’avèrent contradictoires. En effet, sur le BO de Janvier 2019, il est indiqué que la dissertation porte sur l’œuvre et son parcours, ce qui laisse entendre que la dissertation ne se restreint pas à l’oeuvre intégrale. Pourtant, sur le sujet corrigé proposé par Eduscol cet été, la dissertation sur Britannicus donnée en modèle porte exclusivement sur l’œuvre. Nous avons donc besoin de savoir dès maintenant, de façon très précise, s’il faut préparer nos élèves à une dissertation sur œuvre ou à une dissertation plus large.

Réponse : Le sujet de dissertation des annales zéro ne mentionne effectivement que l’œuvre au programme(https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Annales_zero_BAC_2021_1e/64/9/ S0BAC21-1e-EA-francais-dissertation_oeuvre_1156649.pdf). Toutefois, le paragraphe qui suit demande bien au candidat de prendre aussi appui sur les textes et documents étudiés dans le cadre du parcours (et sur sa culture personnelle !). Il s’agit donc d’une dissertation sur œuvre, dont l’argumentation est nécessairement enrichie par l’étude du parcours, et non pas d’une dissertation plus large (qui demanderait par exemple de réfléchir sur la tragédie de manière générale).

Sur l’oral :

1- Les candidats à l'oral des EAF auront-ils droit à leurs œuvres intégrales ? Est-il possible de les annoter pendant l'année ou doivent-ils en apporter un exemplaire vierge pour l'examen ?

2- Toujours dans le cadre de l'oral, mais cette fois-ci pour l'entretien, les élèves auront-ils droit à l’œuvre qu'ils auront préalablement choisie ? Réponse : Nous n’avons pas encore les notes de cadrage précises à ce sujet. A ce stade, nous pouvons penser que : - si l’élève a le droit de disposer des œuvres elles devront être vierges, sans marque page ou annotation de leur fait (comme auparavant). - mais rien ne dit qu’ils auront droit aux œuvres ni même à l’œuvre cursive choisie. Les « attendus » de la partie 2 de la prestation orale indiquent la « mobilisation pertinente des connaissances (…) en lien avec le propos », « des qualités d’analyse et d’argumentation »… Nulle part il n’est fait mention d’une évaluation des capacités de lecture, de repérages dans l’œuvre (sous entendant l’accès au texte). L’examen déjà existant qui ressemble à cela est l’oral de contrôle (rattrapage) des TL : or les candidats n’ont pas droit dans cet oral à l’œuvre intégrale étudiée en classe sur laquelle ils sont interrogés. Au final, dans les entraînements, il vaut donc mieux ne pas prévoir l’accès au texte, ce qui par ailleurs amènera les élèves à s’emparer de l’œuvre et à la maîtriser dans sa globalité (plutôt qu’à la manipuler ou à s’y repérer « concrètement » : cela relèvera du travail mené en classe bien sûr mais devra être dépassé le jour de l’épreuve).

3 - Les explications pour l'oral du parcours "Voltaire siècle des Lumières" doivent-elles porter sur des textes de Voltaire ou autres auteurs possibles ? ( si ce sont des auteurs du siècle des Lumières)

Réponse : Le texte officiel concernant les œuvres 2019 dit juste : « Œuvre : Voltaire, L’Ingénu / parcours: Voltaire, esprit des Lumières ». Le texte officiel des programmes dit que le parcours en général « permet de situer l’œuvre dans son contexte historique et générique » avec « choix des textes à l’initiative des professeurs dans le cadre du programme en vigueur ». On peut en déduire que les textes du parcours peuvent venir d’autres auteurs que Voltaire mais doivent pouvoir se rattacher à « l’esprit » de Voltaire (ce qui va au-delà de sa dimension de « philosophe » et peut aller vers l’humour ou l’engagement par exemple, le lien à l’Angleterre…). L’idée est de montrer que Voltaire est bien un penseur des Lumières partageant des valeurs avec d’autres de son temps et formant ainsi un mouvement.

4- Le programme étant lourd (24 lectures linéaires au lieu de 20, avec des horaires parfois réduits dans les DGH), la colonne "parcours culturels, artistiques" sera remplie en fonction du temps restant. Le candidat centrera alors son entretien sur la seule lecture cursive ?

Réponse : Il n’existe pas (encore ?) de modèle officiel et le texte dit que le descriptif « prend la forme d’un récapitulatif des textes et œuvres étudiés, en distinguant ceux qui ont fait l’objet d’une étude détaillée ». Son but général est cependant de « rendre compte du travail mené durant l’année ». Donc la colonne que vous citez n’a rien d’obligatoire et ne correspond pas à un temps précis d’interrogation sauf indirectement lors de l’entretien sur l’œuvre pour prouver la capacité à « argumenter, nourrir l’échange approfondir sa réflexion, mobiliser avec pertinence ses connaissances culturelles et artistiques ». L’entretien sera bien centré comme vous le dites sur la lecture cursive et sera enrichi du reste. Cependant les examinateurs seront les professeurs : dans l’entretien, ils ne pourront aider les élèves à mettre en valeur ces activités, même modestes compte tenu du temps restreint dévolu, que s’ils en ont connaissance via le descriptif.

5- Nous avons compris que le candidat peut choisir de présenter à l'entretien l'œuvre intégrale. Si toutefois le professeur a indiqué dans son descriptif des lectures cursives, cela risque de le pénaliser. D'emblée, il passera pour celui "qui a fourni le minimum ", non ? Auquel cas, chaque élève adapterait sa liste en fonction de ses lectures de l'année ? ou faut-il mentionner toutes les propositions lecture faites pendant l'année ?

Réponse : Il est en effet prévu que le descriptif comporte « une partie individuelle indiquant l’œuvre choisie (…) parmi celles proposées au titre des lectures cursives ». Donc il y aura bien pour tout le reste une mouture commune du descriptif « qui rend compte du travail mené par l’enseignant avec la classe durant l’année ». Dans le cas évoqué, le professeur aura vraiment proposé des lectures cursives que l’élève aura vraiment choisi de ne pas retenir. Indiquer le choix est donc le reflet de la réalité du parcours de l’élève. Alors, oui l’élève qui n’a pas choisi une lecture cursive autre que l’œuvre étudiée pourrait se voir coller cette image de « minimum fourni », comme depuis longtemps celui qui a choisi de lire l’œuvre la plus courte, celle qu’il avait déjà lu en seconde ou la BD plutôt que le roman… l’essentiel sera de voir avec l’élève pourquoi il a fait ce choix. S’il l’a fait par facilité, à lui de l’assumer ou de contourner la chose sans qu’on lui fournisse de justifications. S’il a une bonne raison de l’avoir fait, on peut l’aider à savoir la formuler et il pourra la donner dans l’entretien, évitant ainsi le malentendu (dans la partie prévue « le candidat présente brièvement l’œuvre qu’il a retenue et expose les raisons de son choix »).

6 – Le candidat choisit-il une œuvre et une seule pour l’oral, ou une par objet d’étude ? Quand le BO parle d’œuvres étudiées en classe, cela renvoie-t-il à l'oeuvre intégrale prescrite par le programme ? Si c'est le cas, ça voudrait dire que le candidat pourrait éventuellement faire son commentaire sur l'œuvre qui sera l'objet de l'entretien ?

Réponse : Oui, une seule œuvre, et non pas une par objet d’étude, que le candidat choisit parmi TOUTES celles étudiées durant l’année, au titre des œuvres obligatoires OU cursives. En revanche, l’analyse et l’entretien ne porteront pas sur la même œuvre : l’examinateur aura connaissance avant le jour J des choix des candidats, il choisira donc pour la première partie de l’épreuve un extrait issu d’une autre œuvre que celle présentée par le candidat. Par conséquent, les deux parties de l’épreuve ne porteront pas obligatoirement sur le même objet d’étude.

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